Après avoir été placé en coma pendant plusieurs heures, un homme de 30 ans a succombé à son état dans un hôpital parisien. Il avait été appréhendé par 18 policiers en réponse à un signalement, subissant par la suite 12 décharges électriques.
Après avoir été placé en coma pendant plusieurs heures, un homme de 30 ans a succombé à son état dans un hôpital parisien. Il avait été appréhendé par 18 policiers en réponse à un signalement, subissant par la suite 12 décharges électriques.
Une morsure et 12 décharges électriques
L’intervention, impliquant un total de 18 policiers, a débuté dans la nuit de mercredi à jeudi suite à l’appel à la police d’un épicier de Montfermeil. Celui-ci signalait un employé présentant un comportement “virulent, agressif et menaçant”, et dont l’état psychologique semblait préoccupant, selon une source proche de l’affaire citée par l’AFP et relayée par la police.
Un premier équipage de la brigade anticriminalité (BAC) est intervenu, tentant d’engager une discussion avec l’homme décrit par le commerçant comme étant “en état d’ébriété et très agressif”, créant du désordre dans le magasin, comme indiqué par Le Parisien. Cependant, l’individu, réticent à quitter les lieux, a tendu le bras lorsque les policiers se sont approchés de lui. Craignant qu’il ne saisisse leur arme de service, les agents ont fait usage du pistolet à impulsion électrique, sans parvenir à le menotter.
La situation a rapidement dégénéré, l’un des policiers ayant été violemment mordu au doigt et frappé d’un coup de pied au visage. Cette agression a conduit à une incapacité totale de travail (ITT) de 10 jours pour le policier, selon les informations fournies par une source proche de l’enquête au Parisien.
Des renforts sont dépêchés sur la scène, et les agents utilisent à plusieurs reprises un pistolet à impulsion électrique (PIE), qui projette des aiguillons reliés à l’arme par des filins. Selon les premiers éléments de l’enquête, environ 12 décharges ont été déclenchées, sans observer d’effet immédiat.
Deux arrêts cardiaques, avant de décéder
Après son interpellation, l’individu a connu deux arrêts cardiaques. L’un d’eux s’est produit alors qu’il était à bord du fourgon des sapeurs-pompiers qui l’avaient pris en charge après l’interpellation, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a ensuite été transporté dans le coma à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. À ce stade, peu de détails sont connus de son profil, à part sa date et son lieu de naissance : le 1er janvier 1994, en Martinique. Dans l’après-midi, il avait contacté sa mère en lui déclarant “je ne suis pas bien, on est rentrés dans ma tête”.
Son autopsie, programmée pour lundi, permettra de déterminer les causes exactes du décès et d’établir un éventuel lien entre la mort et les décharges du pistolet à impulsion électrique, selon les indications du parquet.
Deux enquêtes ont été initiées. La première, confiée à l’IGPN, porte sur l’intervention des policiers et leur usage du Taser. Les policiers n’ont pas encore été auditionnés, et l’examen de la vidéosurveillance est en cours. La seconde enquête concerne l’homme décédé et porte sur des faits de violences et de menaces de mort à l’encontre des fonctionnaires. Cette dernière a été confiée à la sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.