Le gouvernement hongrois dirigé par Viktor Orban, qui s’oppose catégoriquement à l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne, a choisi de s’abstenir lors de ce vote, qui portait également sur la Moldavie.
Après de longues heures de débats, l’Union européenne a convenu, le jeudi 14 décembre à Bruxelles, d’entamer des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Cette décision, qui semblait hors d’atteinte en raison du refus obstiné de la Hongrie, a finalement été rendue possible par son abstention lors du vote.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a salué cette avancée comme un “signal clair d’espoir pour les citoyens de ces pays et pour notre continent”, en annonçant la nouvelle sur X (ex-Twitter) lors du premier jour d’un sommet réunissant les dirigeants des 27 pays membres de l’UE.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a immédiatement célébré une “victoire pour l’Ukraine” et “pour toute l’Europe”. Dans un message sur X, il a ajouté : “Une victoire qui motive, inspire et renforce. L’histoire est écrite par ceux qui persistent à se battre pour la liberté.”
Parallèlement, l’Union européenne a également décidé d’accorder le statut de pays candidat à la Géorgie et d’entamer, sous certaines conditions, des négociations en vue de l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine.
Une décision jugée “insensée” par Viktor Orban
En novembre, la Commission européenne avait recommandé l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine, ainsi qu’avec la Moldavie. Ces deux pays avaient obtenu le statut de candidat à l’UE en juin 2022, quelques mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou.
Cependant, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est fermement opposé à cette initiative. Au moment où l’UE annonçait son accord, il a déclaré avoir choisi de s’abstenir lors du vote. Dans une vidéo publiée sur Facebook, il a expliqué que la Hongrie ne souhaite pas partager la responsabilité de ce qu’il considère comme un choix “insensé” des 26 autres pays.
« Orban n’était pas présent dans la salle lors de l’adoption du texte, cela avait été convenu avec lui », a expliqué un diplomate européen sous couvert d’anonymat à l’AFP. Il a ajouté : « C’est une solution pragmatique (…) Le signal politique est donné. »
Ainsi, la décision a pu être prise sans rencontrer d’opposition de la part des dirigeants de l’UE. En se retirant de la pièce au moment crucial, Viktor Orban a effectivement choisi de ne pas exercer son droit de veto.
À l’heure où les signes d’instabilité se multiplient au-dessus de l’Ukraine
Quelques heures auparavant, il réaffirmait catégoriquement son refus de permettre à l’Ukraine d’entamer des négociations en vue de son adhésion à l’Union européenne. Dès le début du sommet, il déclarait : « Il n’y a aucune raison de discuter quoi que ce soit, car les conditions n’ont pas été remplies ». Le dirigeant nationaliste hongrois s’oppose également à un soutien financier de 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine.
Le président ukrainien, tout comme des millions d’Ukrainiens, espérait un signe d’encouragement de la part des Européens, alors que les défis s’accumulent au-dessus de Kiev. Malgré sa contre-offensive militaire qui n’a pas connu de percée décisive et le blocage de l’aide occidentale, cruciale pour l’effort de guerre.
Au moment même où débutait le sommet décisif à Bruxelles, Vladimir Poutine, quant à lui, affichait sa confiance en une victoire russe. « Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions », déclarait le président russe.