Le Parlement a approuvé la prolongation jusqu’à la fin de l’année 2024 d’une dérogation autorisant l’utilisation des tickets-restaurants pour l’achat de tous les produits alimentaires.
Pour accorder un répit supplémentaire, le Parlement a adopté en urgence ce lundi 18 décembre, par un ultime vote au Sénat, la prolongation jusqu’à fin 2024 d’une dérogation autorisant l’utilisation des tickets-restaurants pour l’achat de tous les produits alimentaires.
Le texte, présenté comme une mesure visant à lutter contre l’inflation persistante, a été approuvé par les sénateurs avec 322 voix pour et 2 voix contre lors de la soirée. Confrontés à une contrainte de temps, les parlementaires de la Haute assemblée ont maintenu la même version rédactionnelle que celle adoptée par l’Assemblée nationale fin novembre.
Cette approbation permettra une mise en œuvre rapide du dispositif, répondant à une “nécessité à très court terme”, selon les propos de la ministre du Commerce, Olivia Grégoire.
“Moderniser” le “ticket resto”
Le dispositif, instauré en 2022 et initialement prévu pour prendre fin le 31 décembre 2023, permet à environ 5,4 millions de salariés en France d’utiliser leurs “tickets resto” pour l’achat de produits non directement consommables en magasin (farine, pâtes, riz, viande, etc.), alors qu’ils étaient initialement destinés aux seuls produits directement consommables en plus des repas au restaurant.
Au Sénat, plusieurs sénateurs écologistes et centristes ont tenté, en vain, de limiter la prolongation à six mois, jusqu’au 30 juin 2024.
Le gouvernement, favorable à une prolongation temporaire du dispositif, a réitéré lundi soir son ouverture à une réforme durable du ticket-restaurant, notamment en vue de sa dématérialisation. Olivia Grégoire a déclaré : “Il nous faut le moderniser, le dépoussiérer”. Cependant, elle a ajouté que la pérennisation pure et simple “nécessite un travail et une concertation plus approfondis”.
La rapporteure Les Républicains Marie-Do Aeschlimann a également plaidé en faveur d’un vote sans modification “dans l’immédiat et face à l’urgence”. Elle a souligné les “réserves” exprimées par les restaurateurs, auxquelles le Sénat sera “vigilant”. Elle a souligné le risque de déstabilisation du secteur de la restauration, déjà fortement touché par les crises successives, tout en reconnaissant la nécessité de trouver une solution pérenne pour le pouvoir d’achat des Français, car la politique du chèque ressemble à un “pansement sur une jambe de bois”.