La presse internationale a focalisé son attention sur la jeunesse du nouveau Premier ministre et son ouverture quant à son orientation sexuelle.
La nomination de Gabriel Attal en tant que nouveau Premier ministre a suscité un vif intérêt au-delà des frontières nationales. La décision du mardi 9 janvier n’est pas passée inaperçue tant au sein qu’en dehors de l’Union européenne.
ActuFocus explore le traitement médiatique international de la nomination de Gabriel Attal, 34 ans, mettant en avant sa jeunesse en comparaison avec Sebastian Kurz, qui avait pris les rênes de l’Autriche à l’âge de 31 ans. La presse étrangère se penche également fréquemment sur la transparence de Gabriel Attal concernant son orientation sexuelle et les motivations derrière sa nomination.
La BBC souligne la “progression rapide” de sa carrière
Le nouveau Premier ministre, ancien porte-parole du mouvement En marche ! et occupant divers postes au sein du gouvernement depuis 2018, est considéré par plusieurs journaux comme l’un des macronistes les plus fervents. Certains se demandent même si le président français ne prépare pas son successeur, qualifiant Gabriel Attal de “clone de Macron”, comme le souligne le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
Cependant, ce qui suscite l’attention de la plupart des médias étrangers, c’est l’âge du nouveau chef du gouvernement comparé aux leaders internationaux. La BBC outre-Manche souligne l'”ascension rapide” d’un “bel homme” empreint de jeunesse, rappelant qu’il y a dix ans, il était un conseiller peu connu du ministère de la Santé et un membre actif des socialistes, comme le mentionne le média public britannique.
De son côté, The Guardian présente Gabriel Attal comme “le visage le plus reconnaissable des jeunes politiciens gravitant autour du président”. Il est également décrit comme un “maître de la communication”, un “orateur calme et précautionneux” qui peut se révéler “feroce lors des débats télévisés”. En outre, il est affublé du surnom de “Baby Macron”, en référence à ses aspirations politiques.
La RTBF souligne que son orientation sexuelle a été rendue publique dès 2018
Aux États-Unis, le New York Times et la chaîne de radio publique NPR mettent l’accent sur l’âge de Gabriel Attal, tout en soulignant également son orientation sexuelle. Plus précisément, ils notent qu’il assume publiquement son homosexualité, le qualifiant ainsi de “premier Premier ministre [français] ouvertement gay”. NPR rappelle que lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale, le nouveau chef du gouvernement avait partagé sur TF1 avoir été victime de harcèlement scolaire et d’insultes homophobes.
De la chaîne japonaise NHK à la RTBF, peu de médias passent sous silence la vie privée de Gabriel Attal. La chaîne belge souligne que “son homosexualité a été révélée au grand jour en 2018” et aborde également sa relation avec le député européen Stéphane Séjourné.
“El Pais” pense qu’il peut “redynamiser” la présidence d’Emmanuel Macron
Gabriel Attal est également perçu comme un atout pour dynamiser le second quinquennat d’Emmanuel Macron. Selon La Stampa, “Attal a la mission de diriger la future équipe gouvernementale, avec laquelle Macron espère sortir de la crise ouverte avant Noël avec la loi sur l’immigration”. Le journal italien rappelle au passage certaines déclarations de Gabriel Attal en 2018, qualifiant la politique italienne en matière d’immigration de “à vomir”.
Pour El Pais, la nomination d’un “enfant prodige” de la politique française est la clé pour “relancer le mandat présidentiel”, en tournant la page de la “technocrate Elisabeth Borne”. The Straits Times de Singapour partage un constat similaire, évoquant “le second souffle” et la “régénération” que cette nomination pourrait apporter à Emmanuel Macron, dans l’optique “d’améliorer les chances de son parti centriste aux élections européennes de juin”.
Le choix de Gabriel Attal s’inscrit également dans une stratégie de “lutte contre la menace électorale d’extrême droite”, selon The Independent, “face à une Marine Le Pen dynamique”. Le quotidien britannique avertit que l’exécutif “fera face aux mêmes problèmes qu’Elisabeth Borne”, en énumérant “l’ascension de Marine Le Pen, un Parlement où chaque nouvelle loi est une lutte, faute de majorité, ainsi qu’un président, Emmanuel Macron, qui n’a pas l’air de savoir quel objectif viser pour son second mandat”.