Une étude étendue réalisée par l’Agence européenne des produits chimiques met en garde contre la présence de substances chimiques dangereuses dans des articles de consommation courante.
Une information susceptible de remettre en question certains achats de Noël a émergé avec une étude de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) publiée le mercredi 13 décembre 2023. Selon cette étude, près d’un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit au sein de l’Union européenne en raison de la présence excessive de nombreux produits chimiques dangereux tels que le plomb, le cadmium, les phtalates, etc.
Pour mener cette étude, l’ECHA a examiné environ 2 400 articles contrôlés par les services de répression des fraudes ou les douanes en 2022, dans 26 pays de l’UE, dont la France. Les résultats révèlent que plus de 400 d’entre eux, soit environ 18 %, enfreignent la législation européenne. La majorité de ces articles provient de l’extérieur de l’espace économique européen (1 289) ou est d’origine « inconnue » (523).
Des jouets touchés par cette problématique
85 % des violations constatées entraînent le retrait du marché du produit concerné. Malgré cela, l’ECHA inclut dans son rapport une série de recommandations pour les industriels, les exhortant à renforcer leurs études d’évaluation des risques avant la production d’un article et à vérifier sa conformité aux normes régissant les produits chimiques. Les États membres de l’UE sont également encouragés à intensifier les contrôles.
Parmi les articles touchés, les jouets pour enfants figurent en bonne place, avec 52 % des appareils électriques contrôlés, tels que certains jouets, écouteurs, câbles ou chargeurs, jugés non conformes. Les jouets non électriques représentent également 16 % des articles concernés, incluant des éléments tels que les tapis d’éveil, les costumes ou les poupées.
Outre ces produits destinés aux enfants, les articles de mode ont également été pointés du doigt, affichant un taux de non-conformité de 15 %, notamment sur les sacs, bijoux et chaussures. Enfin, 18 % des articles de sport présentent également un excès de substances chimiques, englobant des éléments tels que les tapis de yoga, les gants de vélo, les ballons et les poignées en caoutchouc.
Le plomb est à l’origine de 5 millions de décès chaque année
Les substances chimiques les plus fréquemment identifiées dans ces articles incluent le plomb, les phtalates et le cadmium. Une étude publiée en septembre dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health a réévalué l’impact du plomb sur la santé, le classant comme responsable de plus de cinq millions de décès annuels dans le monde, selon Le Monde. Par ailleurs, les phtalates, utilisés pour assouplir les plastiques, agissent comme des perturbateurs endocriniens nocifs pour la reproduction. Les jouets non électriques en contiennent largement, ainsi que d’autres substances dangereuses telles que le nickel, l’acide borique et les nitrosamines. Les articles de sport contiennent également des phtalates. Enfin, le cadmium, classé comme cancérogène, mutagène et reprotoxique, est partiellement responsable de l’augmentation des cas de cancer du pancréas.