La “liste Epstein” pourrait révéler près de 200 noms associés à l’homme d’affaires et délinquant sexuel américain, suscitant des conséquences variables en ce début d’année 2024 selon les personnalités impliquées.
Une menace imminente pèse sur l’horizon. Ce mercredi 3 janvier, l’inquiétude et l’anticipation montent simultanément à mesure qu’une liste contenant de nombreux noms liés de près ou de loin au réseau du financier américain Jeffrey Epstein, accusé de crimes sexuels avant son suicide en prison en 2019, pourrait bientôt être révélée au public. Selon des rapports d’ABC News et du Guardian, cela pourrait se produire dans les jours à venir.
La raison de cette agitation ? Une décision d’une juge de New York de divulguer au début de janvier les 180 noms de personnes (victimes, proches et complices présumés) liés au réseau de trafic sexuel de Jeffrey Epstein. Cette liste est incluse dans les documents d’une procédure de diffamation impliquant l’ex-maîtresse et complice de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, condamnée en 2022 à 20 ans de prison (pour trafic sexuel de mineures au nom de Jeffrey Epstein), et une plaignante américaine contre le couple, Virginia Giuffre.
Aucun motif valable supplémentaire
Jusqu’à la révélation anticipée de cette liste, qui inclut plusieurs personnalités, les noms étaient toujours anonymisés dans les documents judiciaires associés à cette affaire. La divulgation de cette liste peut survenir à tout moment, étant donné que la date limite pour s’opposer à la divulgation des noms était fixée au lundi 1er janvier.
En date du 18 décembre, l’ordonnance de la magistrate américaine stipulait que les identités devaient être rendues publiques “complètement” dans les “14 jours” suivant la date de ce document judiciaire.
La juge américaine Loretta Preska a justifié sa décision en estimant qu’aucune justification légale ne permettait de continuer à dissimuler ces noms, d’autant plus que certaines personnes étaient facilement identifiables dans des interviews publiées ces dernières années, sans compter ceux dont le nom a déjà été mentionné dans la presse. Rendre publique cette liste permettrait également de révéler ou d’éliminer les noms encore anonymisés, selon la juge.
Bill Clinton dans l’embarras ?
Comme rapporté par The Guardian, la liste comporte des noms déjà familiers, notamment ceux des associés et employés de Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell qui empruntaient leurs avions. Cependant, elle inclurait également les noms des présumées victimes du financier américain, des individus transportés vers diverses propriétés utilisées par Jeffrey Epstein, telles qu’un manoir à New York, une villa à Palm Beach, ou une île privée dans les îles Vierges britanniques.
Cette liste révélerait également des personnalités de premier plan, dont l’ancien président américain Bill Clinton, selon les informations d’ABC News du 31 décembre. Le média mentionne également le nom du Prince Andrew, frère du roi Charles III, déjà impliqué dans une affaire judiciaire liée à Jeffrey Epstein, conclue à l’amiable en 2022.
Bien que la relation entre Jeffrey Epstein et Bill Clinton soit déjà connue, cette divulgation n’est pas nécessairement une surprise, et la mention du 42e président des États-Unis dans les documents scellés ne signifie pas automatiquement qu’il y a des preuves d’actes répréhensibles, comme le souligne ABC.
The Guardian adopte une approche prudente quant aux conséquences potentielles de ces révélations à venir. Les spéculations selon lesquelles la divulgation de cette liste entraînerait automatiquement des accusations criminelles sont “probablement exagérées”, selon le média britannique.