À l’école secondaire des Hautes-Ourmes, une étudiante en cinquième année a proféré des menaces à l’encontre de son professeur d’anglais en brandissant un couteau, suscitant des inquiétudes quant à une possible intention homicide, comme l’a rapporté le procureur.
Un incident potentiellement tragique a été évité de justesse. Ce mercredi 13 décembre 2023, en matinée, une élève de cinquième, munie d’un couteau, a proféré des menaces envers sa professeure d’anglais en classe, au collège des Hautes-Ourmes de Rennes, en Ille-et-Vilaine, comme l’ont rapporté Ouest-France et France Bleu Armorique.
Des adultes de l’établissement ont réussi à maîtriser la collégienne alors qu’elle poursuivait l’enseignante dans les couloirs. La police est intervenue rapidement pour arrêter l’adolescente. Heureusement, personne n’a été blessé lors de l’incident, mais une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves de l’établissement. En fin de journée, le parquet de Rennes a fourni des informations sur l’affaire.
Une enquête de nature criminelle a été officiellement initiée
D’après un communiqué du procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, l’élève semblait avoir l’intention de tuer sa professeure d’anglais. Une enquête criminelle a été ouverte, et le magistrat a confié les investigations à la sûreté départementale de Rennes. Il a souligné que le Parquet national antiterroriste n’a pas jugé nécessaire de prendre en charge l’affaire.
Les événements se sont déroulés entre 9 h 30 et 9 h 50 dans cet établissement, le seul classé REP + (Réseau d’éducation prioritaire renforcé) en Bretagne. Avant l’incident, la professeure d’anglais aurait confisqué le téléphone de la collégienne, rappelant que l’usage du portable est interdit en classe, selon les informations de Ouest-France.
D’après la professeure menacée, l’élève aurait exprimé son désir de “tuer les élèves” qui ne “l’aiment pas”, a précisé le procureur de la République de Rennes lors d’une conférence de presse en fin de journée. Il a ajouté que l’adolescente aurait également mentionné vouloir agir “comme à Arras”, faisant référence à l’agression au couteau survenue dans un lycée il y a deux mois, où le professeur Dominique Bernard a été poignardé.
Un examen psychiatrique est actuellement en cours
Après avoir proféré des menaces verbales à l’encontre de sa professeure, l’élève a exhibé un couteau doté d’une lame de 17 centimètres, comme l’a indiqué le procureur. Elle a ensuite poursuivi la professeure dans le couloir. Une enseignante d’espagnol, enseignant à proximité, a réagi en “agrippant sa collègue” et en la confinant à clef dans sa classe. Malgré cela, l’élève menaçante a continué son avancée jusqu’à ce que le conseiller principal d’éducation (CPE) et un médiateur du collège parviennent à lui faire lâcher le couteau et à la neutraliser.
Afin de comprendre le “contexte du passage à l’acte”, Philippe Astruc a demandé qu’un examen psychiatrique soit réalisé pour la collégienne de 12 ans. Actuellement, elle est hospitalisée à l’hôpital psychiatrique Pontchaillou à Rennes. “J’attends les résultats de cet examen pour décider des suites judiciaires à donner à cette affaire”, a-t-il ajouté.
En effet, le procureur a souligné qu’il existe dans le Code de la justice pénale des mineurs une présomption de non-discernement pour les enfants de moins de 13 ans. Cela signifie qu’il est nécessaire, avant d’engager des poursuites judiciaires, de déterminer si le jeune est en mesure de comprendre son acte ainsi que la procédure pénale à laquelle il est confronté.
L’élève était déjà identifiée en raison de ses antécédents de “troubles du comportement”
Concernant le profil de cette adolescente, elle fait partie d’une famille de quatre enfants d’origine mongole, vivant en France dans une situation régulière. Le procureur a précisé qu’il s’agit d’une famille athée installée à Rennes depuis 2012.
Le procureur a également souligné que cette mineure était déjà connue pour des problèmes de comportement et de communication. Il a expliqué qu’elle s’était déjà manifestée en présentant un couteau dans son cartable l’année précédente. En juin, elle avait également proféré des menaces verbales et des injures à l’encontre d’un professeur, ce qui avait conduit à sa suspension par un conseil de discipline. Malgré cela, elle avait été réintégrée au collège des Hautes-Ourmes à la rentrée.