Éric Bouillard, procureur de la République à Angers, a organisé une conférence de presse ce mercredi 29 mai, suite à la fin de la garde à vue du lycéen de 18 ans accusé d’avoir attaqué sa professeure d’anglais avec un couteau.
Le procureur de la République d’Angers, Éric Bouillard, a annoncé ce mercredi 29 mai lors d’une conférence de presse que le lycéen de 18 ans, suspecté d’avoir poignardé une professeure au lycée de l’Hyrôme à Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire), a été mis en examen pour trois tentatives d’assassinat sur l’enseignante et deux élèves. Il a été placé en détention provisoire.
“Il affirme avoir eu l’intention de tuer”
Le jeune adulte a été mis en examen “parce qu’il revendique une intention de tuer”, expliquant que cela lui semblait être un moyen de mettre fin à la pression qu’il ressentait et qu’il voulait également expérimenter ce que cela faisait de tuer quelqu’un, a ajouté le procureur de la République.
Le jeune majeur a également été mis en examen pour “introduction d’une arme dans un établissement scolaire”.
Le lundi 27 mai au matin, le jeune homme de 18 ans a été arrêté et placé en garde à vue après avoir entaillé la joue d’une professeure avec un couteau qu’il avait apporté dans son sac. Sa garde à vue s’est achevée ce mercredi matin.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le lycéen s’est présenté au lycée de l’Hyrôme sans avoir cours pour la première heure, en raison de l’absence de son professeur. Il a commencé sa journée à 9h45 avec sa professeure d’anglais.
Ciblé “six ou huit fois”
Le lycéen a attendu que la porte soit fermée et que tous les élèves soient entrés dans la salle de classe. Vers 9h55, il a sorti un couteau et a attaqué son enseignante au visage. Celle-ci, prise par surprise, a tenté de se protéger tout en pensant à la sécurité de ses élèves, a expliqué Éric Bouillard. Les élèves ont également déclaré avoir cherché à protéger leur professeure.
“Le mouvement collectif des autres élèves et de l’enseignante a permis à ces derniers de se réfugier en sécurité dans le couloir,” a expliqué le procureur.
Avant qu’ils ne sortent, deux autres élèves ont été la cible du lycéen armé. Il a tenté de poignarder le visage d’un de ses camarades, mais celui-ci a réussi à esquiver en reculant. Ensuite, il s’en est pris à un deuxième élève, qui s’est défendu en utilisant une chaise, comme l’a rapporté le procureur de la République d’Angers. Le lycéen a déclaré aux enquêteurs avoir visé ses camarades “à environ six ou huit reprises”.
Après l’attaque, le lycéen a quitté l’établissement en passant par une fenêtre. Un signalement a été rapidement diffusé, et il a été appréhendé peu de temps après dans le quartier de la gare.
“Son intention première était de s’en prendre à une enseignante.”
Placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de recherche de Cholet, il était souligné par le procureur de la République d’Angers qu’il n’avait jamais fait l’objet d’un signalement auprès de l’autorité judiciaire. Cependant, durant cette période de détention, les enquêteurs ont observé des comportements par moments singuliers, suscitant des soupçons quant à d’éventuels troubles psychologiques.
Éric Bouillard a ajouté que lors de la garde à vue, aucune expertise psychiatrique n’avait été réalisée, mais qu’elle serait envisagée dans le cadre de l’information judiciaire. Le lycéen a déclaré aux enquêteurs qu’il se considérait comme une victime depuis plusieurs années, évoquant des éléments du passé où il avait manifesté des sentiments de rancœur et même des pensées criminelles envers un autre enfant, remontant à l’époque où il était en cinquième année.
Le procureur de la République a précisé que ces pensées criminelles étaient motivées par le désir de faire pression sur l’autre enfant, et non pas dans le contexte de harcèlement scolaire.
“Un acte planifié à l’avance.”
Le lycéen a déclaré aux enquêteurs qu’il n’avait pas spécifiquement ciblé “cette enseignante”, tout en fournissant une liste de professeurs qu’il n’aurait pas agressés car il les appréciait. Selon le procureur, “ce n’est pas qu’il ne l’aimait pas. Elle ne faisait pas partie des personnes qu’il aurait de toute façon exclues de son intention, mais il avait l’intention de s’en prendre à une enseignante”.
Éric Bouillard a ajouté que le jeune majeur “souhaitait que son acte soit connu”. Lors de son interrogatoire, il a admis ne pas exclure d’attaquer d’autres individus, y compris des élèves, selon le procureur de la République d’Angers, soulignant que l’acte était prémédité. Le lycéen avait en sa possession deux couteaux le jour des faits. L’un a été abandonné dans la classe, tandis que le second a été découvert enfoui au fond de son sac.