Le président de la République a répliqué, sans citer de nom, au président du Rassemblement national suite à des commentaires controversés concernant Jean-Marie Le Pen.
POLITIQUE – Emmanuel Macron met en garde contre toute confusion entre le rejet des musulmans et le soutien aux juifs, sans établir d’amalgame, en faisant une référence évidente à l’extrême droite.”
Le président a également affirmé que ‘s’en prendre à un juif équivaut toujours à s’attaquer à la République lors de son discours devant le Grand Orient de France, la principale obédience maçonnique française.
Dans son discours, Emmanuel Macron n’a pas pris position quant à sa participation à la grande marche contre l’antisémitisme prévue dimanche à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, événement auquel la Première ministre Élisabeth Borne devrait assister. Selon plusieurs de ses interlocuteurs, il semble plutôt enclin à ne pas y prendre part, mais sa réflexion est en cours.
Dans l’intervalle, le président a abordé la question en notant que l’antisémitisme faisait un retour, tant dans les discours que sur les murs. Il a souligné que cette haine s’affiche désormais sans crainte ni honte. Il a averti que la République ne tolérera aucune forme d’antisémitisme et qu’elle sera intransigeante envers ceux qui propagent la haine. Emmanuel Macron a également souligné l’importance de ne pas confondre les différents aspects de ce problème.
Critique envers La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement National (RN)
Il a critiqué ceux qui, par souci de séduire de nouvelles communautés, préfèrent maintenir une certaine ambiguïté sur la question de l’antisémitisme. Cette critique visait notamment le parti de gauche radicale La France insoumise, qui a choisi de ne pas prendre part à la marche, en partie en raison de la présence annoncée du Rassemblement national.
Emmanuel Macron a également ciblé ceux qui prétendent soutenir les citoyens de confession juive, mais qui confondent parfois la critique des musulmans avec le soutien aux juifs, sans condamner de manière explicite leurs positions passées et leurs déclarations passées, faisant ainsi allusion à l’extrême droite.
Sans le nommer directement, le président de la République a adressé des reproches au président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui a récemment affirmé que le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, n’était pas antisémite, malgré ses multiples condamnations, notamment pour avoir minimisé les chambres à gaz en les qualifiant de “détail” de l’histoire.
Il convient de noter que depuis ces déclarations, Jordan Bardella et Marine Le Pen, la cheffe des députés du Rassemblement national et fille de Jean-Marie Le Pen, ont annoncé leur participation à la marche de dimanche contre l’antisémitisme, provoquant de l’embarras au sein du camp présidentiel.