L’ancien chef d’État et son équipe juridique font appel à la Cour suprême fédérale suite à la décision surprenante prise par le Colorado.
Donald Trump refuse d’admettre sa défaite. Le mercredi 3 janvier, l’ex-président américain, candidat à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de 2024, a officiellement sollicité la Cour suprême fédérale afin de réexaminer la décision du Colorado qui l’avait déclaré inéligible le 20 décembre dernier.
Dans le document divulgué par le New York Times, les avocats du magnat estiment que, dans un système où “le gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple” prévaut, la décision du Colorado est erronée et ne peut être justifiée.
Ils soutiennent que si cette décision est maintenue, cela marquerait la première fois dans l’histoire des États-Unis où le pouvoir judiciaire empêcherait les électeurs de voter pour le candidat d’un parti majeur (en l’occurrence, le parti républicain) qui domine les sondages présidentiels.
Les avocats continuent en argumentant que la question de l’éligibilité d’un candidat à une élection relève du Congrès et non des tribunaux locaux. Ils affirment que la Cour suprême du Colorado, en interdisant à Donald Trump de se présenter, s’est arrogée l’autorité du Congrès en traitant cette question.
Une Cour suprême majoritairement conservatrice
Afin de persuader la plus haute instance judiciaire en faveur de leur client, les avocats ajoutent qu’il existe un problème de terminologie dans la décision rendue, arguant que Donald Trump n’est pas considéré comme un “officer” (fonctionnaire). Ce choix de mot revêt une importance particulière, car le 14e amendement de la Constitution interdit expressément aux “officers” de se présenter s’ils ont été impliqués dans des actes de “rébellion” ou ont participé à une “insurrection”.
En outre, les avocats insistent sur le fait que l’ancien président n’a pas participé à l'”insurrection” au Capitole, et ils contestent même la qualification même d'”insurrection” pour décrire ces événements, soulignant toujours l’importance des termes utilisés.
La Cour suprême du Colorado avait été la première à exclure la candidature de Donald Trump des bulletins de vote pour la primaire républicaine de l’État, prévue le 5 mars prochain, en raison de son implication dans l’assaut du Capitole. Récemment, le Maine a également pris une décision similaire en avançant des arguments analogues.
En s’adressant directement à la Cour suprême, Donald Trump accentue la pression sur cette institution, déjà appelée à traiter cette affaire. Le destin de l’ancien président pourrait maintenant être déterminé dans les couloirs de ce tribunal qu’il a largement influencé politiquement en le dotant de plusieurs juges conservateurs, assurant ainsi une majorité favorable à ses positions pendant son mandat.