Ce lundi soir, l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi sur l’immigration par le biais d’une motion de rejet préalable. En se retrouvant en minorité, Gérald Darmanin a immédiatement soumis sa démission, laquelle a été refusée par Emmanuel Macron.
C’est un revers retentissant pour le gouvernement, un rejet total, alors qu’il considérait ce projet de loi comme un pilier majeur du second mandat d’Emmanuel Macron. Dans une atmosphère aussi tendue que celle du jeudi 16 mars, lorsque Élisabeth Borne avait eu recours à l’article 49-3 pour faire adopter sa réforme des retraites, l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi sur l’immigration avant même le début de son examen au Palais Bourbon.
Le résultat était extrêmement serré, avec seulement cinq voix de différence (celles des cinq membres de Renaissance absents), salué par de nombreux applaudissements à la fois dans l’hémicycle et dans les couloirs adjacents. Un coup dur, à la fois prévisible et sans précédent.
Alliance improbable entre deux entités discordantes
C’est une sévère désapprobation pour le gouvernement, qui considérait ce texte comme une pierre angulaire du second mandat d’Emmanuel Macron. Dans une atmosphère aussi tendue que celle du jeudi 16 mars, lorsque Élisabeth Borne avait recouru à l’article 49-3 pour faire adopter sa réforme des retraites, l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi sur l’immigration avant même le début de son examen au Palais Bourbon.
Le résultat a été extrêmement serré, avec seulement cinq voix de différence (celles des cinq membres de Renaissance absents), salué par de nombreux applaudissements à la fois dans l’hémicycle et dans les couloirs adjacents. Un coup dur, à la fois prévisible et sans précédent.
L’alliance inattendue de députés de divers horizons politiques, tels que Insoumis, écologistes, socialistes, communistes, une partie des députés LR, et le groupe Rassemblement national, a conduit à une lourde défaite pour l’exécutif. Sur les 548 députés ayant participé au vote, 270 ont soutenu la motion de rejet défendue par les Verts, tandis que 265 l’ont désapprouvée. Une union de la carpe et du lapin, où des forces politiques habituellement opposées ont convergé pour infliger cette défaite.
Ce scénario catastrophique a pris de court la Première ministre et son ministre de l’Intérieur, qui ne s’attendaient pas à une telle rébellion il y a encore quelques jours. Les appels au compromis en direction des Républicains n’ont pas eu d’écho. Seuls les élus Liot, qui avaient pourtant tenté de renverser la cheffe du gouvernement au printemps, ont apporté leur soutien au groupe présidentiel.
L’orateur de la motion de rejet, l’écologiste Benjamin Lucas, se réjouit : « Nous avons évité que ne prospère un mauvais texte pour nos libertés », tandis que l’Insoumise Mathilde Panot déclare : « Gérald Darmanin a échoué, nous allons épargner au pays deux semaines de discours xénophobes dans l’hémicycle. » Marine Le Pen estime quant à elle avoir protégé les Français d’un appel d’air migratoire supplémentaire. Une alliance improbable qui a marqué cette décision politique.
Personne intègre
Quelles seront les prochaines étapes ? Pour le centriste Bruno Millienne, « retirer ce projet de loi » est exclu, bien que plusieurs parlementaires des groupes présidentiels estiment qu’il est déjà mort et enterré. Soit le texte retourne au Palais du Luxembourg, soit le gouvernement convoque une commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs) pour tenter de trouver un compromis hypothétique satisfaisant la majorité des deux chambres. « Le débat doit désormais se poursuivre avec la version adoptée par le Sénat », insiste Éric Ciotti, le chef des Républicains. « Si l’exécutif veut présenter une loi conforme aux attentes des Français, nous y sommes favorables », déclare la RN Edwige Diaz.
Bien qu’il ait été combatif en début de séance, multipliant les rappels à l’ordre envers les oppositions, le ministre de l’Intérieur s’est peu à peu éteint à mesure de l’avancée des discussions, comprenant que la défaite serait cinglante. Le visage blême, il a accueilli le vote des députés avec un sourire narquois, marquant assurément l’un des pires moments de sa carrière.
Ainsi, le chef de l’État fait face à un scénario catastrophe, une crise politique majeure, ayant choisi de passer sa journée de lundi à Toulouse (Haute-Garonne), loin des tumultes parisiens. En début de soirée, Emmanuel Macron a reçu Gérald Darmanin à l’Élysée. Le ministre de l’Intérieur lui a présenté sa démission – « parce que je suis un homme d’honneur » – qui a été refusée par le président de la République. Invité dans la foulée au journal de 20 heures de TFI, Gérald Darmanin a dénoncé « une alliance des contraires à l’Assemblée », tout en reconnaissant un cuisant échec personnel.