Pour garantir la sécurité des Jeux olympiques de cet été, la France a demandé en janvier le soutien de “46 partenaires étrangers” pour obtenir “près de 2 185 renforts de forces de sécurité intérieure”. Ces renforts viendront appuyer les 35 000 policiers et 18 000 militaires français mobilisés.
La France a fait appel à des renforts. Plusieurs nations étrangères, dont la Pologne, ont accepté d’envoyer des membres de leurs forces armées et de leurs services de police pour contribuer à la sécurisation des Jeux olympiques qui se dérouleront à Paris cet été, selon des informations obtenues par l’AFP auprès des autorités françaises jeudi 28 mars.
Le ministère français des Armées a déclaré que “plusieurs nations étrangères nous apporteront leur soutien dans des domaines critiques, tels que les compétences en matière cynophile, qui sont particulièrement nécessaires pendant les JO”, sans spécifier les pays concernés.
Afin de faire face aux multiples menaces, près de 45 000 agents de police et de gendarmerie seront déployés en Île-de-France pour sécuriser la cérémonie d’ouverture historique sur la Seine le 26 juillet. Selon les données les plus récentes, 18 000 soldats français seront également mobilisés pendant les Jeux, en complément des quelque 35 000 agents de police et de gendarmerie.
Plus tôt dans la journée de jeudi, la Pologne a annoncé son engagement par le biais de son ministre de la Défense. Sur le réseau social X, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a déclaré que “les forces armées polonaises se joindront à la coalition internationale formée par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d’été 2024”, sans préciser le nombre de soldats déployés mais en précisant que la mission inclurait “des unités cynophiles” chargées de “la détection d’explosifs et la lutte contre le terrorisme”.
“46 alliés internationaux” appelés
“Une équipe spéciale pour les JO”, a résumé la porte-parole de l’état-major polonais, Joanna Klejszmit, lors d’une entrevue avec l’AFP, ajoutant que le chef d’état-major des armées françaises, Thierry Burkhard, effectuait justement jeudi une visite en Pologne.
Par ailleurs, début janvier, la France a fait appel à “46 partenaires étrangers” pour obtenir “près de 2 185 renforts de forces de sécurité intérieure”, a informé le ministère de l’Intérieur lors d’une communication avec l’AFP. Lors de la dernière Coupe du monde de rugby, des agents de police britanniques étaient notamment présents en France, avec un total de 160 officiers européens participant à l’événement. L’Allemagne a déjà confirmé qu’elle déploierait des agents de police pour les JO.
Il s’agit de “prendre en considération l’expérience des spectateurs, de relever le défi de capacité des Jeux et de renforcer la coopération internationale”, a souligné le ministère de l’Intérieur, précisant que la Pologne avait proposé l’envoi de 40 agents de police et de 13 équipes cynophiles.
Les besoins en chiens renifleurs pour détecter notamment les matériaux explosifs sont très élevés en prévision des JO. À l’approche de l’événement, “il y a une certaine tension” sur le marché des chiens, a reconnu récemment un responsable du Centre national de formation des unités cynotechniques (CNFUC) de la police nationale, situé au sud-est de Paris, lors d’une discussion avec l’AFP.
La directrice générale de la sécurité intérieure, Céline Berthon, avait évoqué le 5 mars devant le Sénat “des organisations terroristes qui ciblent l’Occident et qui, sans aucun doute, saisiront l’opportunité que représentent les Jeux olympiques à l’approche de l’événement”.
La réorganisation de la cérémonie d’ouverture
Ces déclarations ont été faites avant l’attaque survenue dans une salle de concert en banlieue de Moscou, ce qui a conduit à l’élévation du niveau de la posture Vigipirate à son niveau maximal “urgence-attentat”, avec un renforcement de 4 000 militaires en plus des 3 000 déjà déployés en France dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Une réunion s’est tenue jeudi à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en présence de “tous les acteurs du renseignement”, dans le but de “tirer toutes les conséquences de l’attentat de Moscou”, comme l’avait annoncé Gérald Darmanin lundi.
Le ministre de l’Intérieur a exprimé sa gratitude envers les agents de la DGSI “pour leur dévouement, particulièrement en cette année olympique où notre nation accueillera le plus grand événement mondial ainsi qu’une cérémonie d’ouverture sans précédent”, a-t-il déclaré sur X après la réunion, sans fournir de détails supplémentaires sur le contenu de celle-ci.