La mission a été touchée par une anomalie peu après son lancement et ne parviendra finalement pas à atteindre la Lune, aboutissant plutôt au fond de l’océan Pacifique.
C’est la conclusion du voyage pour les passagers inhabituels de la mission Peregrine. Les restes humains embarqués sur la sonde, espérant une poursuite infinie de leur périple, doivent désormais accepter un destin bien différent. La sonde, après son retour dans l’atmosphère dans la nuit du 18 janvier, repose maintenant au fond de l’océan Pacifique.
En effet, bien que lancée le lundi 8 janvier en direction de la Lune, Peregrine est désormais de retour sur Terre. L’incapacité de la sonde à atteindre son objectif découle d’une “anomalie” survenue peu après sa séparation de la fusée Vulcan. Cette défaillance l’a empêchée d’adopter une orientation stable face au Soleil, nécessaire pour maintenir sa trajectoire vers la Lune. Malgré tout, la sonde a continué son parcours aussi loin que possible, atteignant la distance lunaire avant de perdre le contrôle.
Un échec pour la société Astrobotic, responsable de la construction de l’alunisseur. La start-up, ambitieuse dans son projet de devenir la première entreprise privée à réussir un atterrissage sur le satellite, n’a pas atteint son objectif. Cependant, cet échec n’est pas perçu comme total par les Amérindiens Navajos. Dès le début, ils s’étaient opposés à la mission, arguant de la désacralisation de la Lune par la présence de restes humains.
Éternellement immergé sous les eaux océaniques
Les invités d’honneur de “Tranquillity”, un projet de la société Celestis spécialisé dans les voyages spatiaux post-mortem, étaient destinés à être les passagers de la mission Peregrine. Cette entreprise avait participé à l’envoi dans l’espace des cendres de soixante-cinq humains et d’un chien nommé Indica-Noodle, tous contenus dans des capsules. Les familles des passagers de Peregrine avaient dû débourser plus de 10 000 dollars (9 100 euros) par capsule.
Cependant, la conclusion prématurée de la mission semble satisfaire au moins un groupe. En effet, l’initiative avait suscité la colère des Amérindiens Navajos, qui considéraient que les restes humains risquaient de profaner le terrain sacré du satellite.
Parmi les passagers de haut niveau, présents symboliquement sous forme de quelques brins d’ADN, se trouvaient les trois présidents américains George Washington, John F. Kennedy et Dwight D. Eisenhower, ainsi que les créateurs de la célèbre série Star Trek. Ils partageront finalement le destin de repos éternel parmi les profondeurs océaniques, au lieu de l’espace.
“Astrobotic a positionné le vaisseau spatial Peregrine pour garantir une rentrée sûre et contrôlée sur Terre au-dessus d’une zone isolée du Pacifique Sud”, a déclaré l’entreprise dans un communiqué. Ainsi, Peregrine brûlera en rentrant dans l’atmosphère de la Terre le jeudi 18 janvier à 22 heures françaises, dispersant dans les vagues du Pacifique une variété d’instruments de mesure, de matériel scientifique, et les restes de ses passagers.