Aucune donnée n’a été enregistrée dans le cockpit, ce qui rend la tâche des enquêteurs plus complexe.
Un incident crucial s’est produit le 6 janvier lorsqu’un Boeing 737 MAX 9 a perdu une porte à une altitude de 5000 mètres. Bien que d’autres compagnies aériennes exploitant le même modèle aient identifié des problèmes de boulons mal vissés par la suite, de nombreux éléments manquent pour expliquer cette terrifiante catastrophe. Cependant, les enquêteurs se heurtent à un obstacle majeur : la boîte noire, censée enregistrer les conversations du cockpit, n’a rien enregistré.
Chaque avion est équipé de deux types de boîtes noires : l’une enregistre les données de vol, tandis que l’autre enregistre les sons dans le cockpit. La récupération et l’analyse de ces données revêtent une importance cruciale pour les autorités chargées d’enquêter sur les accidents aériens. Cependant, la Federal Aviation Administration (FAA), l’agence américaine de l’aviation civile, autorise l’écrasement des enregistrements des conversations dans le cockpit après deux heures. Cela signifie que les enquêteurs n’ont souvent pas accès aux données vocales nécessaires.
En Europe, la durée d’enregistrement est de 25 heures, une mesure qui diffère de la politique de la Federal Aviation Administration (FAA) aux États-Unis. Le Conseil national de la sécurité des transports plaide depuis des années en faveur de l’extension du temps d’enregistrement pour tous les avions de ligne américains. Cependant, la FAA considère le coût de la mise à niveau, estimé à environ 742 millions de dollars, comme prohibitif. En novembre dernier, la FAA a plutôt proposé de prolonger la durée d’enregistrement pour les nouveaux avions, une mesure qui devrait être mise en œuvre début 2025.
Pour éviter la perte de données des boîtes noires et faciliter les enquêtes en cas d’accident, d’autres solutions ont été suggérées. Certains proposent l’installation de caméras dans le cockpit en complément de l’enregistreur vocal, tandis que d’autres suggèrent la dématérialisation de la boîte noire afin qu’elle puisse transmettre en direct les données du vol. Il reste à voir si l’incident du Boeing 737 MAX 9 incitera la FAA à réviser les normes de toutes les boîtes noires américaines.